Histoire de la Fédération
L’arrivée du socialisme en 1865 avec Charles Longuet (gendre de Karl Marx) s’inscrit dans les débuts difficiles du mouvement ouvrier : il crée les premières cellules de l’Association internationale du travail. La population calvadosienne est alors méfiante face à l’idéologie socialiste qui bouleverse les codes déjà bien ancrés. Son fils, Jean Longuet, dira que “le socialisme est une plante à laquelle le sol bas-normand ne convenait pas.” C’est trente ans plus tard que Jean Longuet relance le mouvement socialiste calvadosien. Le socialisme calvadosien se veut révolutionnaire et collectiviste à l’image de Jules Guesde puis en adhérant aux idéologies jauressiste.
De l’aube de la première guerre mondiale jusqu’à la fin de la seconde guerre mondiale, la fédération est présidée par Ludovic Zoretti. Sous son autorité, le socialisme calvadosien s’investit dans le système politique et démocratique à travers une prise au sérieux des compétitions électorales. Le socialisme commence à s’inscrire dans le paysage politique départemental avec l’élection du 1er maire en 1919 à Colombelles.
Malgré cette première avancée, le parti commence à connaître quelques ruptures qui marqueront l’histoire de la fédération. C’est en 1920 que la première rupture se fait avec Lucie Colliard et la IIIe Internationale qui deviendra le Parti communiste, puis en 1933 avec Emile Mougins et les néo socialistes qui deviendra par la suite le Parti socialiste de France.
La rupture qui frappe le plus la Fédération est celle de Ludovic Zoretti qui rejoint Rassemblement national populaire (RNP) en 1940, un mouvement collaborationniste. La fédération connaît une période creuse jusqu’à la fin de la SFIO en 1969 et en raison de la concurrence du Parti communiste. La principale figure du socialisme calvadosien dans ces années-là est Charles Margueritte qui est responsable départemental de 1947 à 1959 et député de 1956 à 1958.
On peut aussi citer Marius Moutet, vieil la SFIO, participe au congrès de Tours en 1920 ou encore XX Jehard, de Creully, secrétaire fédéral. René Leroy (responsable de la SFIO sur Vire, candidat plusieurs fois aux législatives).
C’est à partir de 1971, à travers notamment les soutiens de la Convention des institutions républicaines portée par François Mitterrand, que le socialisme calvadosien reprend ses marques sur le département avec la prise de de responsabilités par Louis Mexandeau à la tête de la Fédération.
L’évolution du socialisme est en perpétuelle croissance au sein du département : entre 30 et 40% dans les années 1980-1990. Louis Mexandeau a su transformer le Calvados en point fort du PS en France avec des moyennes électorales parfois plus fortes qu’au niveau national.
La conquête de la ville de Caen en 2008 par Philippe Duron, les victoires législatives de 2012 avec 4 députés socialistes sur 6 et un PRG dans le Calvados témoignent de cette évolution favorable.
L’implantation électorale et militante reste forte encore aujourd’hui car le Calvados est pour longtemps encore un point d’appui du socialisme en France à travers une fédération qui se bat quotidiennement pour faire valoir les idées et valeurs du parti.