En 2017, la période de réserve limitant les visites ministérielles avait débuté le lundi suivant la clôture du
dépôt des candidatures à l’élection présidentielle. En 2022 toujours pas de date alors que les candidatures sont déposées depuis vendredi dernier. Le gouvernement ne respecte pas le principe républicain fondamental de la « réserve » : Jean-Michel Blanquer et Roselyne Bachelot viennent aux frais du contribuable à Hérouville ce jeudi pour tenter de vanter leur mauvais bilan sur l’éducation et la culture, deux domaines qui ont été par ailleurs sacrifiés par ce quinquennat.

Depuis 2017, Jean-Michel Blanquer a supprimé 10 000 postes dans l’enseignement primaire et secondaire. Le dédoublement des CP et CEl en REP s’est fait en sacrifiant des postes au collège et en
mettant fin au dispositif plus de maîtres que de classes dont le bilan était encourageant. Le ministre de l’éducation nationale a fragilisé l’École. Il y a aujourd’hui moins de maîtres que de classes et l’État court après les remplaçants contractuels. La véritable gagnante est l’école privée avec 100 millions d’euros en plus pour les écoles maternelles privées et une hausse du financement par le contribuable de l’école privée supérieure à celle du public. En définitive, le budget par élève a été réduit entre 2017 et 2022 de 100€ par élève alors qu’il avait augmenté d’autant sur le précédent quinquennat.

Alors que les ministres se rendent dans un lycée, la réforme du baccalauréat a aggravé les inégalités entre les élèves : baisse de 20% du nombre d’élèves suivant des cours de maths (et surtout baisse du nombre de filles en filières scientifiques), un système d’orientation complexifié qui pénalise les élèves issus de milieux sociaux défavorisés…

En imposant toutes les décisions « d’en haut », sans concertation, sans écouter la parole des enseignants, le système éducatif a été mis sous pression et sort essoré du quinquennat. La crise sanitaire a été l’occasion de mettre en évidence l’amateurisme et l’improvisation permanente du ministère avec plus de 50 révisions du protocole sanitaire, annoncées dans la presse sans concertation.

Le domaine de la culture a lui aussi souffert de la crise du Covid. La seule promesse du quinquennat. le Pass culture, suit les mêmes logiques que l’Éducation nationale : géré par une société privé, ce sont 200 millions d’euros qui ne sont pas dirigés vers les acteurs culturels de proximité. La priorité devrait être l’accompagnement à l’éducation artistique et culturelle qui est, elle, en recul sur la durée du quinquennat.

Les représentants du candidat à l’élection présidentielle devraient donc faire amende honorable sur leur bilan. Une autre politique est possible : Anne Hidalgo propose ainsi d’investir massivement dans l’éducation et la culture, la revalorisation des enseignants, le renforcement de l’enseignement artistique et la création de maisons de l’art à l’école. Elle souhaite également supprimer Parcoursup qui a renforcé les inégalités et la pression sur les lycéens.

Laurence Dumont
Députée du Calvados.

Arthur Delaporte
Premier secrétaire fédéral du PS